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Bandes de polo, protections moutons ou cuir… Protégeons-nous réellement nos chevaux ?

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Bandes de polo, protèges tendons, guêtres en cuir, roses ou à paillettes, à quoi ça sert ? « Et bien, à protéger et soutenir les tendons voyons ! »

Et si je vous disais que ces protections pouvaient être à l’origine d’une tendinite par exemple.


Les études scientifiques menées ces dernières années dans le milieu hippique s'accordent sur le constat suivant : les atteintes aux tendons sont le type de blessures les plus fréquentes chez les chevaux de sport (courses hippiques, saut d'obstacle, cross...) et entraînent dans la majorité des cas soit l'arrêt de leurs carrières, soit une réduction définitive de leurs capacités sportives (ou tout du moins, une baisse de leurs niveaux de compétition).

Si de nombreux facteurs - tels que la qualité des sols, la fréquence d'entrainement, le type d'entrainement, l'intensité d'exercice... - peuvent expliquer cette recrudescence de tendinites et compagnie, il en est un en particulier qui a été étudié : l'utilisation de protections pour les membres. Car en effet, quel est le point commun à la quasi-totalité des chevaux de compétition ? Ils portent des bandes ou des guêtres dès qu'ils font un pas hors de leurs boxes.



Petit rappel :


Une tendinite est une inflammation du tendon, et se reconnait selon plusieurs signes : chaleur, douleur et tuméfaction (gonflement ou œdème).


Le tendon est un tissu capable de renvoyer plus d’énergie qu’il n’en reçoit. A chaque foulée du cheval, le système locomoteur amortit la force de contraction des muscles, le poids et la vitesse du cheval. Cette énergie est emmagasinée et aussitôt renvoyée pour permettre la propulsion. Les tendons sont comme de puissants ressorts pressés au maximum, puis relâchés.



Que dit la science ?


L'étude de Westermann "Effect of a bandage or tendon boot on skin temperature of the metacarpus at rest and after exercise in horses" a comparé la température des tendons de 10 chevaux sur une jambe nue, sous une bande et sous un protège tendon et ce, au repos et après 20 min de longe. Si aucune différence notable n'a été relevée au repos, une grosse élévation de température a été enregistrée au travail, particulièrement sous les bandes et de manière un peu moindre sous les protèges tendons.

L'étude concluait que les protections des membres provoquent une hyperthermie, c'est-à-dire qu'elles augmentent la température et la vitesse d'échauffement des tendons à l'effort.



Une autre étude menée 1 an plus tôt, "The influence of boot design on exercise associated surface temperature of tendons in horses", avait mesuré que la température des tendons lors d'un effort intense peut atteindre 45°C, température à partir de laquelle une dégénération des tissus est constatée à cause de la chaleur.

Il suffirait de 10 min entre 45° et 48° pour que les cellules meurent. Et ces températures sont atteintes assez facilement avec des protections aux membres, puisqu'elles accélèrent et augmentent la diffusion de la chaleur produite dans les tendons par l'effort physique. Ces températures paraissent si élevées que l'on peut se dire que seul un effort violent permettra de les atteindre, nous protégeant de ces risques avec notre équitation de niveau loisir-petite compétition. Mais la même étude a enregistré, après récupération, des températures des tendons entre 21° et 23° pour les chevaux jambes nues, entre 26° et 33° pour les chevaux avec des guêtres perforées et entre 29° et 37° pour les chevaux portant des guêtres classiques.

37° après récupération, à la suite d’une simple séance de pas-trot-galop. Seulement 7° en-dessous des températures limites : vous imaginez donc à quelle vitesse elles peuvent être atteintes à l'effort...


Une étude de 2017, "Changes in temperature of the equine skin surface under boots after exercise", s'est concentrée sur l'analyse et la comparaison de plusieurs types de protections des membres. La température des tendons a été enregistrée à froid puis directement après une détente (10 min de pas, 5 min de trot, 2,5 min de galop, 5 min de pas). Voici les variations de températures enregistrées après l'effort :



On a donc jusqu'à 13° de différence entre une jambe nue et une protégée ! Les différentes études sont unanimes : les bandes sont le type de protections provoquant la plus grande hyperthermie ! À contrario, le néoprène est la matière qui semble obtenir les meilleurs résultats en matière de dispersion de la chaleur, à condition de le choisir le plus fin possible. Les guêtres perforées obtiennent également des résultats intéressants dans les différentes études grâce à leurs aérations qui permettent une meilleure dispersion de la chaleur. Étrangement, le fait que les guêtres soient ouvertes à l'avant ne semble pas avoir compté dans la balance.



Pour conclure


Ce qu'il faut retenir, c'est que tous les types de protections, sans exception, limitent l'évacuation de la chaleur et provoquent un échauffement des tendons. Cette hyperthermie répétée provoque sur le long terme des dommages tels que l'altération ou la mort des cellules du tendon. L'effet néfaste n'est donc pas visible immédiatement, mais est insidieux, en plus d'être vicieux. Car en constatant une faiblesse des tendons, la majorité des cavaliers va alors avoir tendance à... protéger encore plus. Il faut donc encore une fois revenir à une utilisation raisonnée des protections et non plus systématique. Également, il faudra les choisir en tenant compte de leur design : matériaux respirants (type néoprène), idéalement perforés et les plus fins possibles afin de permettre à la fois l'aération des tendons et l'évaporation de la chaleur.



Si Toupie de la Roque (jument de Julien Epaillard) peut sauter 1m50 sans protections, Pompom du Pré Rond peut bien faire une balade ou une séance de plat jambes nues !










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